Centre de méditation kadampa Paris

Vaincre nos peurs

La peur, une présence continuelle dans notre vie

Notre vie est habitée par la peur. Nous connaissons très bien certaines de nos peurs manifestes, comme la peur des araignées, des serpents ou du vide. Ces peurs nous font agir ou plutôt réagir de manière rapide pour ne plus être confronté à la situation. D’autres sont plus ténues, moins visibles comme la peur du regard des autres, la peur du jugement, la peur de ne pas être à la hauteur, la peur d’être seul(e), la peur de ne pas être aimé(e). Nous ne les reconnaissons pas forcément en tant que telles, mais comme pour les précédentes, nous nous sommes construits, au fil du temps, des comportements qui visent à éviter de se confronter à ces peurs. Enfin, nous avons une peur universelle, qui est celle de souffrir. Nous voulons éviter toute sorte de souffrance et pour cela, nous mettons beaucoup d’énergie à transformer nos conditions extérieures. De plus, nos peurs sont d’intensité différentes, alors pour ne pas être confronté à notre plus grande peur, nous savons négocier avec nous-même et « choisir » une souffrance plus « gérable ». Par exemple, pour éviter la souffrance de nous sentir seul(e), nous pouvons choisir de rester dans une relation, même si elle nous fait souffrir.

Vaincre nos peurs en modifiant notre vue de nous même

D’où naît la peur ? La peur naît de notre impression que nous ne serons pas capables de faire face à une situation (extérieure ou intérieure). Par exemple, nous pouvons nous dire intérieurement : « Je ne suis pas capable de faire face à la solitude », « je ne suis pas capable de faire face à une araignée sur mon bras », donc nous générons un sentiment de peur. La peur est intimement liée à notre manque de confiance en nous et à la vision limitée que nous avons de nous-même. Ces sentiments négatifs nous font croire que nous sommes dans l’incapacité de rester serein et constructif intérieurement face aux situations désagréables, telles qu’elles nous apparaissent. Nous sommes inquiets d’avoir à faire face à toutes sensations désagréables et nous sommes convaincus intérieurement que nous ne saurons pas y faire face. Cette vue limitée de nous même est notre plus grand ennemi. Pourtant, nous avons tous, à portée de main, un esprit dont la nature profonde est d’être calme, parfaitement paisible et empli d’amour et de félicité. Ceci est notre potentiel, notre « graine de bouddha ». Lorsque nous sommes connectés à cette source de paix, tout est possible pour nous et plus aucune limitation n’existe. Nous en faisons d’ores et déjà l’expérience lorsque, par exemple, nous devons parler en public (ou tout autre situation qui nous angoisse un peu) et que nous prenons quelques respirations bien profondes pour nous calmer, nous déstresser. Ces quelques respirations nous rapprochent de notre nature profonde, qui est d’être parfaitement paisible et serein(e). Elles nous rendent aptes à faire face à la situation. La situation extérieure n’a pas changé mais l’esprit auquel nous sommes connectés maintenant est lui plus confiant. Nous sommes connectés à un meilleur endroit. Si quelques respirations sont capables de produire un tel effet, imaginons l’effet que nous pourrions obtenir si nous nous entraînions au quotidien à approfondir notre connexion avec notre nature pure et à la maintenir. Dans le bouddhisme, cet entraînement s’appelle « prendre refuge ». C’est-à-dire aller nous connecter à notre nature pure, à l’abri de l’agitation.

Pour qui avons-nous peur ?

Habituellement nous pensons « c’est évident j’ai peur pour Moi. Il y a Moi d’un côté et le reste du monde autour. Un monde que je dois subir. Je dois éviter les pièges, toutes ces situations qui pourraient me faire souffrir et rassembler toutes les bonnes conditions qui me permettront d’être heureux ».

Les enseignements bouddhistes nous proposent de nous questionner sur cette vision de la manière dont nous et le monde existent. Actuellement, nous croyons que nous existons séparés du reste du monde.  Nous pouvons penser « mon esprit est à l’intérieur de mon corps et ceci c’est Moi et mon esprit n’a rien à voir avec la manière dont j’existe ».  Le reste du monde est à l’extérieur, séparé ; les livres, les objets, les autres personnes semblent être à l’extérieur et nous n’avons absolument pas l’impression que notre esprit a quelque chose à voir avec la façon dont le monde existe. Nous avons l’impression que tous les individus font l’expérience du même monde, tangible, solide, irrémédiablement existant de son propre côté. Bouddha a dit que tous les phénomènes sont semblables au rêve. Dans transformez votre vie, Gueshé Kelsang Gyatso donne l’exemple suivant « Si nous rêvons d’un éléphant, l’éléphant apparaît nettement, dans ses moindres détails, nous pouvons le voir, l’entendre, le sentir et le toucher, mais lorsque nous nous réveillons, nous réalisons que l’éléphant n’était qu’une apparence à notre esprit. Nous ne nous demandons pas « Où est passé l’éléphant ? » parce que nous comprenons que c’était une simple projection de notre esprit, sans aucune existence en dehors de notre esprit ». Et si notre monde existait de la même manière ? C’est-à-dire comme une simple apparence à notre esprit de l’état de veille. Parfois, il peut nous arriver de rêver et d’avoir conscience que nous rêvons. Les personnes et les situations nous apparaissent mais nous savons que tout ceci n’est qu’un rêve. A cet instant, toutes nos peurs disparaissent. Cette personne menaçante de l’instant précédent ne l’est plus. En un instant, nous l’avons transformée puisque si tout n’est qu’apparence, simple pensée, et que nous en avons conscience alors nous pouvons simplement penser autrement.

L’absence d’existence inhérente de notre monde et de nous même s’appelle la vacuité. La vacuité ne dit pas que les choses et les personnes n’existent pas, elle soutient que les choses et les personnes n’existent pas de la manière dont elles nous apparaissent. Nous croyons qu’elles existent indépendamment de notre esprit, alors que nous sommes complètement impliqués dans la manière dont elles existent. Lorsque nous aurons réalisé pleinement cela, toutes nos peurs auront disparu, nous serons totalement libérés de nos craintes, stress, angoisses, terreurs…

Toutes les peurs ne nous sont pas nuisibles

En attendant ce moment, il est important de voir que toutes les peurs ne sont pas nuisibles. La peur est une émotion qui nous permet ainsi d’éviter de nous mettre en danger. Par exemple, elle va nous éviter de tomber en nous approchant trop près du bord de la falaise. Certaines peurs, basées sur la sagesse, vont nous donner l’énergie de continuer sur la voie spirituelle ou continuer à chercher à réaliser la vacuité, par exemple, alors que le sujet nous semble difficile. La peur de mourir avec un esprit incontrôlé, la peur de devoir recommencer sans cesse le cycle des souffrances vie après vie sans aucun choix, la peur de la souffrance à venir qui comprend la loi du karma nous permet de résister à la tentation de tuer, voler, mentir…

La peur n’est pas une fatalité et est, le plus souvent, mauvaise conseillère. Il est donc de notre responsabilité pour notre propre bien-être de cultiver notre confiance en notre nature pure et à en faire l’expérience. Nous pouvons, le matin au réveil, prendre plaisir à nous sentir connectés à notre nature pure avant de commencer notre journée. Et le soir, avant de nous endormir, nous pouvons nous autoriser à nous sentir paisible et abandonner l’agitation de la journée en nous connectant à notre si belle nature par la simple respiration.

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